1937 – Carrières, clochards, prostitution et crime aux Larris à Pontoise

Quatrième de couverture de la revue Détective du 31 mars 1938, coll. F. Dassé.

C’est le magazine Détective (31 mars 1938) qui relate les faits d’un drame qui s’est déroulé à l’emplacement de l’actuel parc des Larris, près des carrières.
Nous sommes à la fin du mois de septembre 1937, lorsque le patron du chaland La Merveille remonte un noyé près du pont Eiffel à Conflans Sainte-Honorine.
L’autopsie démontre que c’est un coup reçu à la tête qui est la véritable cause de son décès. Mais, l’identification du corps étant impossible, l’affaire est momentanément classée sans suite.

C’est près de six mois plus tard, que le témoignage d’un dragon nommé Nau amène le gendarme M. Dufeu (conseillé par l’adjudant Bourgoin) à enquêter auprès d’une communauté de sans domiciles fixes installée dans les carrières des Larris le long des berges de l’Oise.

De gauche à droite : Paul Hulin, dit Le Marquis de la Plaine, en pleine lecture et deux autres compagnons d’infortune dans leurs « chambres respectives », photographies de l’article.

C’est Hulin Paul, dit Le Marquis de la Plaine (ancien comptable, Clerc de Notaire et instituteur), clochard volontaire ayant rejeté « la civilisation », qui éclaircit l’affaire :

Accompagné de son ami Thirion, François Lecardonnel, dit le Grêlé, revient vers la carrière après avoir fêté le versement de ses pensions du travail et de mutilé de guerre (412 francs). Ces derniers décident de s’offrir les services de prostituées (Augustine et Alphonsine Bellargent) et François fait peu de mystères de sa fortune nouvelle. En ressortant de la carrière, ils rencontrent les deux proxénètes Gabriel Dupuis et Marcel Barreau (tout deux ouvriers agricoles). Ils entreprennent de délester François de son argent. Le corps du malheureux est jeté dans l’Oise et Thirion est menacé de mort s’il parle. En février 1938, Thirion sur son lit de mort confie toute l’histoire à Paul Hulin qui devient le témoin indirect de l’affaire et dénonce les comparses aux gendarmes.

Berge de l’Oise où a été jeté le corps de François Lecardonnel dit le Grêlé, photographie de l’article.
Au premier plan, Gabriel Dupuis, l’un des proxénètes assassins. En arrière plan, les enquêteurs, photographies de l’article.

Pour information, mis à part pour le dénommé Thirion*, je n’ai pas retrouvé la trace des protagonistes de l’affaire dans les archives en ligne de Pontoise.


Sources :
– Détective (magazine) du Jeudi 31 mars 1938, Hubert Bouchet : Le Marquis de la Plaine, photographies : Marcel Carrière.

* Thirion Joseph Ferdinand, vacher, né à Paris le 18 mai 1869, mort à Pontoise, nouveau chemin de Saint-Martin le 10 février 1938. Archives de Pontoise, côte : 588W3/59899.

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